Bienheureuse Marie-Catherine de Saint-Augustin
Née Catherine Simon de Longpré

CATHERINE DE SAINT-AUGUSTIN

VI-2. Disposée à mourir

CHAPITRE II
Dieu la dispose à la mort par de nouvelles souffrances que luy procurent quelques Saints.

Elle continuë ainsi ce qu'elle avoit commencé sur le sujet de sa maladie. Apres que saint François de Sales eut versé su moy cette precieuse liqueur, toute la troupe de sembla disparoître, dit-elle, à la reserve du Pere de Brebeuf & de la Soeur Marie de Coutance, lesquels accomoderent tous ensemble un breceau de barres de fer, dans lesquelles je pourrois étre toute renfermée; il y avoit 28. barres grosse chacune comme le doigt, lesquelles étoient fort rouges & embrasées & le Pere m'en environna. Ce qui me fit ressentir une ardeur si cuisante, que je croyois étre dans une fournaise de feu. Le Pere me fit entendre que ces 28. barres de fer, étoient les 28. improperes de la Passion de Nôtre-Seigneur JESUS-CHRIST, qu'il voiloit me faire porter d'une façon particuliere. Apres cela je ne vis plus rien: & soit que mon imagination eût été préoccupée de cela, ou qu'il y eût eu quelque chose de plus, il est vray que j'ay été quinze jours dans une ardeur, méme exterieure si grande; que cela surprenoit celles qui approchoient de moy pour me rendre quelque service. Depuis ce jour jusqu'au 28. j'ay eu l'esprit fort libre de la part des demons, ne les ayant sentis cét espace de temps en aucune façon; il n'y avoit que le corps qui patissoit.